Intervention de LOUIS ALLIOT
Dans la vie, il faut toujours avoir un métier d'avance, et pour ma part, j'ai connu beaucoup d'évolutions et de changements au cours de ma carrière, jusqu'à la situation de retraité, pour laquelle, je me suis préparé des activités.
J'avais publié pour la première fois à 18 ans dans le Figaro, et j'avais été embauché par l'Express, du temps de JJSS pour la chronique scientifique.
Tout petit, je suis tombé dans une marmite, pas celle d'Obelix, mais celle de l'écriture..
J'ai passé ma vie à écrire des rapports.
Ce qui a été frustrant, c'est que ces rapports, pour l'inspection générale étaient confidentiels et ne pouvaient être diffusés. J'ai décidé un jour d'écrire un livre pour le public, sur un sujet qui me tenait à cœur et que je connaissais par la pratique, et à l'aide du monceau d'archives que j'avais pu accumuler tout au long de ma carrière professionnelle et syndicale : ce fut " vive l'économie ".
En fait, on a tous un livre à écrire dans la tête.
A vingt ans, c'est l'histoire de ses premières amours, à 40, celui de sa maturité, et à la retraite, c'est l'histoire de sa vie et de sa famille.
Le piège est toujours de penser que tout a été écrit, et que son livre est redondant.
Le fait qu'un livre sur l'économie soit rédigé par quelqu'un qui n'était pas du cénacle a été vu d'un très mauvais œil.
Pour moi, il s'agissait seulement de donner une vue personnelle de l'économie.
J'ai écrit le livre que je voulais lire.
Il faut faire le pas et passer de l'envie d'écrire à la possibilité et la réalisation :ça, c'est plus difficile.
Un vieux monsieur de mon village me montrait un jour toutes ses notes prise au long de sa vie, et me demandait de tout récupérer pour les publier après sa mort.
Je l'ai aidé, et lui ai expliqué que les pages étaient déjà toutes écrites. Il suffisait de trouver un éditeur.
Pour ça, les éditeurs régionaux ne manquent pas.
Quant au coût, il n'est pas si élevé, et chacun de nous peut s'offrir sans problème 500 ou 1000 exemplaires.
Et puis, les mémoires personnelles seront dans le futur une mine inépuisable pour les historiens, leur permettant d'aller au delà des vérités officielles, mais aussi pour redécouvrir la vie quotidienne du passé, pour laquelle il ne trouveront que peu d'éléments dans documents officiels, minutes de notaires ou les actes d'état civil.
Et puis, laissez ses souvenirs dans un ouvrage, c'est aussi un moyen de perpétuer sa mémoire ailleurs que sur une pierre tombale.
D'ailleurs, s'il s'agit seulement de vos mémoires, quelles que soit leur qualité linguistique ou leur présentation, il existe une association pour la conservation du patrimoine autobiographique (APA), dont on peut retrouver le site internet à l'adresse :
http://perso.wanadoo.fr/apa/
Peut être que ce qui vous paraît anodin et sans importance aujourd'hui, pourra devenir dans le futur une mine d'informations pour les chercheurs.
On peut, avec un peu d'argent demander à des spécialistes de reprendre le texte et sa mise en forme, mais on peut aussi le faire soi-même, et avec l'aide des moyens modernes offerts par les capacités des ordinateurs, aller jusqu'à la mise en page et la présentation, de manière que l'éditeur n'ait plus à réaliser que l'impression et la reliure, ce qui réduit considérablement les coûts…
Et puis, il faut aussi dire que publier des écrits permet d'accéder à une certaine considération sociale.
Louis Alliot voudrait avoir l'avis des participants
sur l'éventualité de remplacer tout ou partie des cotisations sociales
sur autre chose que sur les revenus du travail.
De la discussion on peut retenir les points suivants :
On revient ici sur l'hypothèse de remplacer tout ou partie des cotisations sociales " patronales " par une " contribution sociale sur la valeur ajoutée ".
C'est une hypothèse proposée il y a plus d'une décennie déjà, mais qui se heurtait alors au plus parfait scepticisme.
Les avantages :
En particulier pour les industries françaises " de main d'œuvre ", le prix de revient, donc de vente pourra être plus compétitif vis à vis de la concurrence étrangère.
Les produits importés de pays " à faibles charges sociales " se verront appliquer des règles de concurrence plus justes, et si leurs produits devront acquitter une contribution sociale lorsqu'ils sont achetés en France, ils pourront acheter à moindre coût des produits venant de chez nous.
Un tel système devrait engendrer une plus grande compétitivité de nos fabrications, mais aussi favoriser l'emploi et les industries de " main d'œuvre ".
Des conditions pour que le système soit efficace :
Tout d'abord, il faut impérativement conserver les charges dites " salariales ", ne serait ce que pour permettre de calculer les droits à la retraite et aux autres prestations sociales faites en fonction du salaire.
Ensuite, du fait de l'Union Européenne, un tel système devrait être étendu à l'ensemble des pays de l'union pour éviter les problèmes de délocalisation d'achat interne à l'UE. Il faut tout de même signaler qu'un système de ce type est déjà en vigueur au Danemark, pays qui n'est pas réputé pour la médiocrité de sa protection sociale.
Il y a plusieurs décennies, des propositions avaient été faites pour que les industries qui remplaçaient leurs salariés par des machines automatiques soient amenées à contribuer sur les " robots ".Cette idée des années 70 (appelées alors la " cerisette " du nom du conseiller qui avait signé le rapport). Ce projet de transfert de charges est resté lettre morte, surtout du fait du mode de calcul particulièrement abscons qui avait été retenu.
Peut être que c'est déjà un peu tard pour suggérer de telles solutions, car s'il était de bon ton de dire que l'on pouvait laisser sans crainte délocaliser vers des pays à faible coût de main d'œuvre les fabrication demandant peu de technicité (comme par exemple le textile dans les années 60), le problème change d'échelle, car on vient de voir que Thomson vient de décider la délocalisation de la fabrication de tous ses téléviseurs vers la Chine.
Qui ignore encore que la grande majorité des ordinateurs sont fabriqués en extrême orient ? Il y aurait des centaines d'exemple à citer.
N'oublions pas que les ingénieurs chinois sont très capables, que pour le coût d'un ingénieur français, on peut en avoir des dizaines là bas…
On peut penser que le niveau de vie des chinois va rapidement s'élever, donc les coûts salariaux ; mais d'ici là, nous aurons dû régler nos problèmes en France.
Si l'on parle de trouver une solution pour baisser les charges sociales (et les impôts), il faut aussi penser que ces charges et ces impôts sont destinés à financer des dépenses. On entend parler de frais de médicaments qu'il faudrait réduire.
C'est peut être vrai, et il y a fort à parier que bien des armoires à pharmacie familiales sont remplies de médicaments qui ne seront jamais utilisés. Mais il doit y avoir bien d'autres économies à faire.
Il y a quelques jours, une émission de télé montrait un reportage sur les bandes organisées spécialisées dans le vol de voitures. Les deux personnes concernées étaient loin d'avoir un train de vie misérable bien entendu, mais toutes deux percevaient le RMI et avaient droit à la CMU…
Il faudrait aussi un peu balayer devant notre porte, et appliquer les lois et les règlements existants.
Dans un domaine parallèle, on peut souligner par exemple que la France est le premier contributeur (par habitant) pour la recherche sur le SIDA. Sur de tels sujets, une harmonisation européenne pourrait être posée.
L'existence de l'Union Européenne a aussi entraîné un certain nombre de contraintes et d'obligations. L'ouverture des frontières a des conséquences directes, et l'on vient de voir la conséquence d'une décision gouvernementale qui en avait fait abstraction avec l'augmentation des taxes sur le tabac : résultat, les bureaux de tabac des pays limitrophes sont pris d'assaut et les gains attendus par l'augmentation des taxes risque de ne pas être à la hauteur des attentes.
Nota : en Italie, il est bien connu que dans les entreprises, il y a un " spécialiste " en charge très officieuse mais bien connue de la fourniture au personnel de cigarettes de contrebande…
DISCUSSION AVEC M. ALAIN THIENOT
Alain Thienot, gendre de Louis Alliot, fait actuellement une étude sur le Coaching, sa pratique, et comment il est ressenti dans les entreprises. Il voudrait profiter de l'expérience des membres de notre groupement sur le sujet.
Mais qu'est ce que le COACHING ?
Ce mot anglais vient du vieux mot français Coche (voiture de transport de passager, ancêtre de la diligence), et de cocher, celui qui conduisait l'attelage de chevaux.
Le coaching est bien connu depuis des années dans le milieu sportif, en particulier du Tennis. Le Coach est celui qui accompagne l'athlète dans toute sa préparation en vue de la compétition, son guide, (on dit aussi parfois son cornac).
Dans l'entreprise, compétition et concurrence oblige, afin que le cadre nouvellement installé dans une fonction puisse donner un maximum, et obtenir rapidement les résultats escomptés et au delà, il a été imaginé de pouvoir lui adjoindre un " coach ", qui pourra le conseiller, le critiquer, en un mot le suivre dans son travail, avec un œil extérieur, alors que lui, du fait de ses responsabilités, aura plutôt tendance à rester " le nez dans le guidon ".
C'est en tout cas une activité qui est en plein essor, si l'on en croit le nombre de formation pour devenir " coach " pour lesquelles sont demandées des participations financières aux OPCA.
Si le coaching peut se révéler utile dans la mesure où il est utilisé dans sa fin première, on constate déjà des utilisations perverses. Plusieurs cas ont été cités de cadres auxquels il a été proposé un Coach dans le but officiel de l'aider à progresser dans ses fonctions, et qui en fait n'était qu'un factotum chargé de trouver des prétextes pour le démotiver et pratiquer une forme de harcèlement destiné à le faire partir de l'entreprise.
On retrouve là un usage pervers analogue à celui fait parfois du bilan de compétence détourné de sa fonctin d'origine.
Le binan de copétence est un outil très utile qui permet de pouvoir faire le point sur ses capacités professionnelles.
Il peut souvent contribuer à redonner de la confiance en soi, et même découvrir des capacités personnelles et des potentialités encore inexploitées.
C'est un outil parfait pour faire le point après une vingtaine d'années de carrière.
A l'inverse, certaines entreprises ont fait appel à des officines aux pratiques douteuses et perverses, et ont utilisé (et peut être utilisent encore) le bilan de compétence comme moyen de démontrer à un salarié qu'il ne fait plus l'affaire, et ainsi l'inciter, harcèlement à l'appui, à quitter l'entreprise.
C'est entre autre une pratique qui a été constatée dans un certain nombre de multinationales en mal de délocalisation.