GLD - Groupement La Défense

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rencontre du 6 novembre 2003 avec Louis ALLIOT président d'honneur du GLD

                   

     
RENCONTRE DU 6 NOVEMBRE 2003
   
     
Invité :
        M. Louis Alliot, Président d'honneur du groupement         de LA DEFENSE
   
     

 

     

   
     

 

     

Louis Alliot a été le second président de notre         groupement, et après 5 ans a laissé cette charge quand il         a pris des responsabilités politiques.

     

Après une période dans l'enseignement, il est rentré         chez ELF où il a eu diverses fonctions dont la direction de la         filiale au Nigeria et a présidé le syndicat CFE-CGC, qu'était         alors chez ELF le SYCTAME
     

     
     
       

 

       

Intervention           de LOUIS ALLIOT

       

Dans la vie, il faut toujours avoir un métier d'avance,           et pour ma part, j'ai connu beaucoup d'évolutions et de changements           au cours de ma carrière, jusqu'à la situation de retraité,           pour laquelle, je me suis préparé des activités.          
          J'avais publié pour la première fois à 18 ans dans           le Figaro, et j'avais été embauché par l'Express,           du temps de JJSS pour la chronique scientifique.

       

Tout petit, je suis tombé dans une marmite, pas           celle d'Obelix, mais celle de l'écriture..
          J'ai passé ma vie à écrire des rapports.
          Ce qui a été frustrant, c'est que ces rapports, pour l'inspection           générale étaient confidentiels et ne pouvaient           être diffusés. J'ai décidé un jour d'écrire           un livre pour le public, sur un sujet qui me tenait à cœur           et que je connaissais par la pratique, et à l'aide du monceau           d'archives que j'avais pu accumuler tout au long de ma carrière           professionnelle et syndicale : ce fut " vive l'économie           ".
          En fait, on a tous un livre à écrire dans la tête.          
          A vingt ans, c'est l'histoire de ses premières amours, à           40, celui de sa maturité, et à la retraite, c'est l'histoire           de sa vie et de sa famille.
          Le piège est toujours de penser que tout a été           écrit, et que son livre est redondant.
          Le fait qu'un livre sur l'économie soit rédigé           par quelqu'un qui n'était pas du cénacle a été           vu d'un très mauvais œil.
          Pour moi, il s'agissait seulement de donner une vue personnelle de l'économie.          
          J'ai écrit le livre que je voulais lire.
          Il faut faire le pas et passer de l'envie d'écrire à la           possibilité et la réalisation :ça, c'est plus difficile.

       

Un vieux monsieur de mon village me montrait un jour toutes           ses notes prise au long de sa vie, et me demandait de tout récupérer           pour les publier après sa mort.
          Je l'ai aidé, et lui ai expliqué que les pages étaient           déjà toutes écrites. Il suffisait de trouver un           éditeur.
          Pour ça, les éditeurs régionaux ne manquent pas.          
          Quant au coût, il n'est pas si élevé, et chacun           de nous peut s'offrir sans problème 500 ou 1000 exemplaires.
          Et puis, les mémoires personnelles seront dans le futur une mine           inépuisable pour les historiens, leur permettant d'aller au delà           des vérités officielles, mais aussi pour redécouvrir           la vie quotidienne du passé, pour laquelle il ne trouveront que           peu d'éléments dans documents officiels, minutes de notaires           ou les actes d'état civil.
          Et puis, laissez ses souvenirs dans un ouvrage, c'est aussi un moyen           de perpétuer sa mémoire ailleurs que sur une pierre tombale.
          D'ailleurs, s'il s'agit seulement de vos mémoires, quelles que           soit leur qualité linguistique ou leur présentation, il           existe une association pour la conservation du patrimoine autobiographique           (APA), dont on peut retrouver le site internet à l'adresse :
          http://perso.wanadoo.fr/apa/

       

Peut être que ce qui vous paraît anodin et           sans importance aujourd'hui, pourra devenir dans le futur une mine d'informations           pour les chercheurs.

       

On peut, avec un peu d'argent demander à des spécialistes           de reprendre le texte et sa mise en forme, mais on peut aussi le faire           soi-même, et avec l'aide des moyens modernes offerts par les capacités           des ordinateurs, aller jusqu'à la mise en page et la présentation,           de manière que l'éditeur n'ait plus à réaliser           que l'impression et la reliure, ce qui réduit considérablement           les coûts…
          Et puis, il faut aussi dire que publier des écrits permet d'accéder           à une certaine considération sociale.

       

          Louis Alliot voudrait avoir           l'avis des participants
          sur l'éventualité de remplacer tout ou partie des cotisations           sociales
          sur autre chose que sur les revenus du travail.

       

De la discussion on peut retenir les points suivants :

       

On revient ici sur l'hypothèse de remplacer tout           ou partie des cotisations sociales " patronales " par une           " contribution sociale sur la valeur ajoutée ".
          C'est une hypothèse proposée il y a plus d'une décennie           déjà, mais qui se heurtait alors au plus parfait scepticisme.          
          Les avantages :
          En particulier pour les industries françaises " de main           d'œuvre ", le prix de revient, donc de vente pourra être           plus compétitif vis à vis de la concurrence étrangère.
          Les produits importés de pays " à faibles charges           sociales " se verront appliquer des règles de concurrence           plus justes, et si leurs produits devront acquitter une contribution           sociale lorsqu'ils sont achetés en France, ils pourront acheter           à moindre coût des produits venant de chez nous.
          Un tel système devrait engendrer une plus grande compétitivité           de nos fabrications, mais aussi favoriser l'emploi et les industries           de " main d'œuvre ".

       

Des conditions pour que le système soit efficace           :
          Tout d'abord, il faut impérativement conserver les charges dites           " salariales ", ne serait ce que pour permettre de calculer           les droits à la retraite et aux autres prestations sociales faites           en fonction du salaire.
          Ensuite, du fait de l'Union Européenne, un tel système           devrait être étendu à l'ensemble des pays de l'union           pour éviter les problèmes de délocalisation d'achat           interne à l'UE. Il faut tout de même signaler qu'un système           de ce type est déjà en vigueur au Danemark, pays qui n'est           pas réputé pour la médiocrité de sa protection           sociale.
          Il y a plusieurs décennies, des propositions avaient été           faites pour que les industries qui remplaçaient leurs salariés           par des machines automatiques soient amenées à contribuer           sur les " robots ".Cette idée des années 70           (appelées alors la " cerisette " du nom du conseiller           qui avait signé le rapport). Ce projet de transfert de charges           est resté lettre morte, surtout du fait du mode de calcul particulièrement           abscons qui avait été retenu.
          Peut être que c'est déjà un peu tard pour suggérer           de telles solutions, car s'il était de bon ton de dire que l'on           pouvait laisser sans crainte délocaliser vers des pays à           faible coût de main d'œuvre les fabrication demandant peu           de technicité (comme par exemple le textile dans les années           60), le problème change d'échelle, car on vient de voir           que Thomson vient de décider la délocalisation de la fabrication           de tous ses téléviseurs vers la Chine.
          Qui ignore encore que la grande majorité des ordinateurs sont           fabriqués en extrême orient ? Il y aurait des centaines           d'exemple à citer.
          N'oublions pas que les ingénieurs chinois sont très capables,           que pour le coût d'un ingénieur français, on peut           en avoir des dizaines là bas…
          On peut penser que le niveau de vie des chinois va rapidement s'élever,           donc les coûts salariaux ; mais d'ici là, nous aurons dû           régler nos problèmes en France.
          Si l'on parle de trouver une solution pour baisser les charges sociales           (et les impôts), il faut aussi penser que ces charges et ces impôts           sont destinés à financer des dépenses. On entend           parler de frais de médicaments qu'il faudrait réduire.          
          C'est peut être vrai, et il y a fort à parier que bien           des armoires à pharmacie familiales sont remplies de médicaments           qui ne seront jamais utilisés. Mais il doit y avoir bien d'autres           économies à faire.
          Il y a quelques jours, une émission de télé montrait           un reportage sur les bandes organisées spécialisées           dans le vol de voitures. Les deux personnes concernées étaient           loin d'avoir un train de vie misérable bien entendu, mais toutes           deux percevaient le RMI et avaient droit à la CMU…

       

Il faudrait aussi un peu balayer devant notre porte, et           appliquer les lois et les règlements existants.

       

Dans un domaine parallèle, on peut souligner par           exemple que la France est le premier contributeur (par habitant) pour           la recherche sur le SIDA. Sur de tels sujets, une harmonisation européenne           pourrait être posée.
          L'existence de l'Union Européenne a aussi entraîné           un certain nombre de contraintes et d'obligations. L'ouverture des frontières           a des conséquences directes, et l'on vient de voir la conséquence           d'une décision gouvernementale qui en avait fait abstraction           avec l'augmentation des taxes sur le tabac : résultat, les bureaux           de tabac des pays limitrophes sont pris d'assaut et les gains attendus           par l'augmentation des taxes risque de ne pas être à la           hauteur des attentes.
          Nota : en Italie, il est bien connu que dans les entreprises, il           y a un " spécialiste " en charge très officieuse           mais bien connue de la fourniture au personnel de cigarettes de contrebande…

       

          DISCUSSION           AVEC M. ALAIN THIENOT

       

Alain Thienot, gendre de Louis Alliot, fait actuellement           une étude sur le Coaching, sa pratique, et comment il est ressenti           dans les entreprises. Il voudrait profiter de l'expérience des           membres de notre groupement sur le sujet.

       

Mais qu'est ce que le COACHING ?
          Ce mot anglais vient du vieux mot français Coche (voiture de           transport de passager, ancêtre de la diligence), et de cocher,           celui qui conduisait l'attelage de chevaux.
          Le coaching est bien connu depuis des années dans le milieu sportif,           en particulier du Tennis. Le Coach est celui qui accompagne l'athlète           dans toute sa préparation en vue de la compétition, son           guide, (on dit aussi parfois son cornac).
          Dans l'entreprise, compétition et concurrence oblige, afin que           le cadre nouvellement installé dans une fonction puisse donner           un maximum, et obtenir rapidement les résultats escomptés           et au delà, il a été imaginé de pouvoir           lui adjoindre un " coach ", qui pourra le conseiller, le critiquer,           en un mot le suivre dans son travail, avec un œil extérieur,           alors que lui, du fait de ses responsabilités, aura plutôt           tendance à rester " le nez dans le guidon ".
          C'est en tout cas une activité qui est en plein essor, si l'on           en croit le nombre de formation pour devenir " coach " pour           lesquelles sont demandées des participations financières           aux OPCA.

       

Si le coaching peut se révéler utile dans           la mesure où il est utilisé dans sa fin première,           on constate déjà des utilisations perverses. Plusieurs           cas ont été cités de cadres auxquels il a été           proposé un Coach dans le but officiel de l'aider à progresser           dans ses fonctions, et qui en fait n'était qu'un factotum chargé           de trouver des prétextes pour le démotiver et pratiquer           une forme de harcèlement destiné à le faire partir           de l'entreprise.

       

On retrouve là un usage pervers analogue à           celui fait parfois du bilan de compétence détourné           de sa fonctin d'origine.

       

Le binan de copétence est un outil très           utile qui permet de pouvoir faire le point sur ses capacités           professionnelles.
          Il peut souvent contribuer à redonner de la confiance en soi,           et même découvrir des capacités personnelles et           des potentialités encore inexploitées.
          C'est un outil parfait pour faire le point après une vingtaine           d'années de carrière.
          A l'inverse, certaines entreprises ont fait appel à des officines           aux pratiques douteuses et perverses, et ont utilisé (et peut           être utilisent encore) le bilan de compétence comme moyen           de démontrer à un salarié qu'il ne fait plus l'affaire,           et ainsi l'inciter, harcèlement à l'appui, à quitter           l'entreprise.
          C'est entre autre une pratique qui a été constatée           dans un certain nombre de multinationales en mal de délocalisation.
       

     
     


19/03/2015
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